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Cette année, les oraux du concours d’entrée à l’école normale supérieure ont été supprimés du fait du Covid. Les femmes en auraient-elles bénéficié pour être admises en nombre ? C’est ce qu’affirment plusieurs articles de presse, du Monde à l’Obs, y voyant la confirmation d’une idée selon laquelle l’oral favoriserait les hommes.
Pourtant, l’examen des résultats de 2020 invite à plus de nuance. Globalement, la part des femmes dans les candidats admis passés par les classes préparatoires aux grandes écoles est de 43% cette année. C’est un peu plus que l’année précédente (40%), mais on ne peut pas vraiment parler d’un bond. Sur près de 200 admis, le nombre de femmes progresse de 6 par rapport à l’an passé (83 contre 77).
En fait, sur les sept concours de l’école normale supérieure concernés par la suppression des oraux, un seul a été marqué par une forte augmentation des femmes admises : il s’agit de celui de la filière littéraire. La part des femmes admises cette année dans cette filière est de 78%, contre 62% en 2019, et 51% en 2018. Une hausse spectaculaire.
Mais l’idée que la suppression de l’oral suffise à l’expliquer est fausse. Car le concours 2020 dans cette filière a surtout été marqué par la réussite exceptionnelle des femmes aux épreuves écrites, selon les données communiquées par l’ENS à Désintox.
Quant aux six autres filières, on n’y observe aucune hausse notable de la part des femmes. Dans les filières scientifiques, la part des femmes admises (18%) est même inférieure à ce qu’elle était en 2019 (23%), et stable par rapport aux années précédentes. Bref, si la discrimination par genre à l’oral est un sujet sérieux, les résultats de l’ENS 2020 ne l’éclairent pas vraiment.
Sources :