Le Premier ministre Jean Castex a affirmé hier soir au 20h de France 2 que, pour l’heure, le calendrier de la suppression de la taxe d’habitation pour les 20 % les plus riches, prévue en 2023, était « maintenu ». «On va continuer sur le même rythme. Donc, la suppression de la taxe d’habitation selon le calendrier (prévu) sera maintenue», a précisé le chef du gouvernement, alors qu’Emmanuel Macron avait évoqué le 14 juillet un possible report.
«Nous ne pensons pas que le recours à l’arme fiscale soit un bon outil pour gérer la crise, qu’augmenter les impôts soit une bonne formule », a justifié le nouveau locataire de Matignon. En évoquant l’idée de « décaler un peu, pour les plus fortunés d’entre nous la suppression de la taxe d’habitation », lors de son entretien du 14 Juillet, le président de la République avait jeté le trouble sur une réforme défendue depuis trois ans par l’exécutif comme un des axes de son action en faveur du pouvoir d’achat.
Initialement prévue pour se limiter aux 80 % de ménages les moins aisés, la suppression de la taxe d’habitation avait été élargie à l’ensemble des ménages après un rappel à l’ordre du Conseil constitutionnel. Elle devait donc être supprimée progressivement pour les 80 % les moins aisés entre 2018 et cette année, puis en 2021 pour tous les ménages, soit un effort d’environ 17 milliards d’euros pour les finances publiques. Mais ce premier calendrier avait pris un coup, avec le report à 2023 de la suppression totale pour les plus fortunés, soit ceux dont le revenu est supérieur à environ 2 300 euros pour une personne seule, dans la foulée du mouvement des Gilets jaunes.