Le Point s’est procuré les images de vidéosurveillance, tournées le 16 mars 2015 dans le Hideout, un pub du 10e arrondissement de Paris. Pour la première fois, on y observe les circonstances exactes de l’interpellation d’Amadou Koumé, 33 ans, mort ce soir-là pendant son arrestation par la police. Alors que l’homme tient des propos incohérents, semble apeuré et en plein délire – il semble avoir de « petits problèmes psychiatriques », dira le barman en appelant la police – aucun pompier ou personnel médical n’assistera à l’intervention, en dépit des recommandations en vigueur à l’époque des faits. Ce sont, en l’espace de quelques minutes, 16 policiers qui se relaieront pour tenter de le maîtriser au sol, de le menotter et de l’allonger dans le camion. Deux clés d’étranglement, celles-là même que le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner souhaitait interdire avant son départ de la place Beauvau, lui sont infligées. Il meurt quelques instants plus tard d’un œdème pulmonaire survenu, « dans un contexte d’asphyxie et de traumatisme facial et cervical », associé à une prise de cocaïne – les expertises divergent sur ce point. Trois membres des forces de l’ordre ont déjà été mis en examen dans ce dossier. D’autres pourraient suivre avant la clôture de l’instruction.