"Elle a fait un malaise vers 18h00. Les pompiers sont arrivés très vite, ont tout tenté pour la ranimer", a indiqué sa nièce qui vivait avec elle depuis des années. "Elle est partie en quelques minutes", a-t-elle ajouté.
Avec son tablier immaculé de "bonne du curé", ses nattes articulées de "Frida Oum Papa" et son truc en plumes de "Tata Yoyo", la reine du music-hall français a consacré sa vie à la scène où elle ne voulait donner "Que du bonheur", titre d’un spectacle jazz et swing qu’elle donna au Casino de Paris et à l’Olympia.
Blonde piquante, elle a débuté dans des orchestres en chantant des standards américains, avant d’être engagée comme meneuse de revues au "Bœuf sur le Toit" à Bruxelles, puis à Paris au "Lido" en 1950, où elle devient Annie Cordy. D’opérettes en comédies musicales, en passant par le rire, la chanson, le théâtre, le cinéma et les téléfilms, l’infatigable fantaisiste fait preuve d’un perfectionnisme quasi maniaque. Et l’amuseuse professionnelle était également une excellente actrice. Après avoir débuté avec Sacha Guitry ("Si Versailles m’était conté", 1953), elle a élargi et ému son public par des rôles dramatiques dans "Le Passager de la pluie" de René Clément, "Le Chat" (Pierre Granier-Deferre), aux côtés de Jean Gabin et Simone Signoret, ou "La Rupture" (Claude Chabrol).
En 2015, elle sonne tout aussi juste dans son rôle de grand-mère fugueuse dans "Les souvenirs" de Jean-Paul Rouve. "J’apprends avec une infinie tristesse et beaucoup d’émotion le décès d’Annie Cordy, une amie fidèle et attentionnée autant qu’une fée de bonne humeur, une show-girl généreuse pleine de talents. Ce soir je pleure ton départ ma Nini", a réagi Stéphane Bern sur Twitter. À l’occasion de ses 90 ans en 2018, Bruxelles avait baptisé un parc à son nom. "Cela fait un effet incroyable d’être ainsi econnue par les siens", avait déclaré l’artiste à l’AFP, très émue par cet hommage dans son pays natal.